Rencontre avec Capucine et Margot de Pearl Diffusion et leur passion commune pour le dessin
Dans le cadre de mon stage au sein de l’entreprise Pearl, on m’a invité à interviewer deux salariés ayant pour passion commune le dessin. Je les ai donc toutes les deux rencontrées afin d’en apprendre plus sur leur art et leur histoire. J’ai pu découvrir deux femmes très intéressantes, captivantes et d’une très grande gentillesse ! Elles ont toutes les deux des différences notamment en ce qui concerne la technique et le style de dessin. Mais surtout, elles ont de nombreuses similitudes qu’on ne soupçonnerait pas forcément.
13h15. J’ai rendez-vous avec Margot durant sa pause. Je découvre une quinzaine de feuilles remplies de croquis sur son bureau, sa tablette graphique à côté de son ordinateur et un de ses dessins imprimé en XXL, encadré sur le mur. Capucine, elle, me montre en visio, juste à côté de son pc, sa pile de dessins en cours, celle de ses dessins terminés, son crayon fétiche (un simple critérium). Pas besoin de chercher très loin pour remarquer que le dessin fait partie intégrante de leur quotidien. Les entretiens débutent alors et je laisse Capucine et Margot me conter leur histoire.
Le commencement
Une passion qui a débuté presque dès le berceau
Quand on est petit et plus particulièrement dès nos 12 mois, on commence à « dessiner ». On gribouille, on fait des traits dans toutes les directions, de toutes les couleurs, sans rien vraiment contrôler parce qu’on trouve ça joli et magique. Au fil des mois, on s’améliore : des cercles, des traits, puis des soleils et des bonhommes… On grandit, et d’un coup, sans s’en rendre compte, on arrête de dessiner parce qu’on aime faire d’autres choses, parce qu’on a d’autres passions, parce qu’on n’aime pas vraiment ça finalement…
Mais cela n’a pas été le cas de Margot et Capucine. Toutes les deux ont commencé dès qu’elles ont pu tenir un crayon et ne se sont jamais arrêtées depuis. La raison ? Elles ne l’expliquent pas vraiment mais elles ont toutes les deux baigné dans des environnements artistiques. La maman de Margot est artiste peintre, son grand frère dessine également. Le papa de Capucine avait des bases en dessin et lui donnait des conseils, sa grand-mère peignait sur des assiettes.
Leur amour pour le dessin a été motivé, des deux côtés, par les passions de membres de leurs familles. Le dessinateur Miyazaki est devenu une source d’inspiration pour Margot après que son oncle passionné par le Japon lui ait fait découvrir. Capucine, elle, a hérité de la passion de sa famille pour les BDs.
Toutes les deux ont appris de leurs propres moyens
Beaux-arts pour l’une, fac d’arts plastique pour l’autre, mais même issue pour toutes les deux. Elles se sont très vite rendu compte que se spécialiser dans les arts et en faire leur métier allait être bien trop compliqué. “Les beaux-arts, ce n’était pas pour moi. Je n’étais pas dans un bon état d’esprit. Je n’acceptais pas les critiques, j’étais trop sûre de moi et je ne voulais pas qu’on me dicte quoi faire“, m’avoue Capucine.
Margot, elle, a directement été conseillée par ses professeurs. “Ils m’ont dit que poursuivre cette licence n’allait pas m’apporter grand chose sauf si je voulais devenir prof d’arts plastique. L’autre solution, c’était d’aller dans le privé mais je n’avais pas l’argent donc j’ai choisi une autre voie !“. C’est pourquoi elles ont toutes les deux fait le choix de se lancer dans des métiers beaucoup plus certains. Le travail c’est ce qui te permet de remplir le frigo et le dessin c’est ce que tu fais pour le plaisir.
Aucune des deux n’a réellement suivi de cours de dessin, Margot a cependant participé à un court atelier spécial BD. Leur apprentissage s’est fait par la pratique constante, en puisant de ressources en lignes : des tutoriels sur YouTube, des sites internet dédiés, des livres ; ou, tout simplement, en s’inspirant et essayant de reproduire des œuvres qui leur plaisait. Des œuvres d’artistes reconnus mais aussi d’amateurs sur les réseaux sociaux. Margot m’a d’ailleurs parlé de quelque chose dont je n’avais jamais entendu parler : des groupes de discussion sur la plateforme Discord, où des artistes partagent leurs travaux dans le but de recevoir des conseils et critiques constructives. “Je suis en apprentissage constant depuis 20 ans. J’ai des périodes où je m’intéresse à différents aspects du dessins. Par exemple, en ce moment, c’est l’anatomie. Je cherche à comprendre le corps, la façon dont il fonctionne, dont il bouge…“, m’explique Margot.
Le dessin est devenu leur quotidien
Ce sont donc des dessinatrices complètement autodidactes. Elles dessinent quand elles en ont l’envie, quand elles en ont l’occasion, c’est-à-dire un peu tout le temps. A des moments dédiés quand elles le décident vraiment. Dans leur temps libre quand elles ne savent pas quoi faire. Quand elles regardent une série, au téléphone, en cours, au travail pendant leurs pauses. Bref, elles dessinent tout le temps, partout, dès qu’elles le peuvent. “C’est un automatisme, c’en est presque devenu compulsif“, m’a décrit Capucine. Toutes les deux déclarent ne pas passer une journée sans dessiner ou gribouiller. C’est presque devenu machinal, cela fait partie de leur vie.
Une passion commune mais des procédés et influences divergentes
Digital painting ? Dessin traditionnel ?
Il existe des tas de styles et de techniques en ce qui concerne le dessin. On a notamment le dessin traditionnel, ou il ne te suffit que d’une feuille et d’un crayon. Ou le dessin numérique, qui est un peu moins accessible pour le coup. Tu auras besoin d’un ordinateur performant, d’une tablette graphique et de logiciels, bien souvent, payants.
Mais, certaines personnes décident aussi d’allier ces deux méthodes et c’est le cas de Capucine. Capucine a une approche plutôt traditionnelle du dessin à la base dans la mesure où elle dessine d’abord sur papier au critérium, rien de plus normal. Ensuite, elle scanne son dessin et l’encre de manière numérique depuis le logiciel Gimp. Cela lui permet d’éviter l’étape “coloriage“ du dessin sur papier, étape dans laquelle elle n’excelle pas vraiment. Ses profs d’histoire-géo au lycée pourront d’ailleurs vous le confirmer. Néanmoins, elle se sait “limitée” par sa façon de faire. Elle dépend de la qualité de son scanner déjà, mais elle passe surtout à côté d’un champ de possibilité infini qu’offre le numérique.
Pour elle, il serait bien trop difficile d’abandonner son papier et son crayon. “Margot m’a déjà prêté sa tablette mais j’aime ma façon de faire actuelle, j’aime trop le contact avec le papier. Avec le digital, il n’y a pas le même grain, la même sensibilité. Et c’est tout un processus d’apprendre une autre façon de dessiner !“.
Margot, elle, dessine sur tablette numérique et sur papier, selon son envie, selon ce qu’elle veut produire. Au quotidien, elle va davantage dessiner sur papier, des croquis, des brouillons, des gribouillis. Mais pour ce qui est de ses dessins plus “aboutis“, ceux qu’elle partage sur son compte Instagram (@kikoaiiro) par exemple, ce sera presque exclusivement des dessins réalisés digitalement. “Après, pour être honnête, mon utilisation des logiciels de dessins numériques reste très basique”. En effet, les possibilités sont infimes, ce sont des logiciels avec beaucoup d’outils très spécifiques. Connaître tous les outils serait très laborieux. “Moi, je trifouille, j’essaye de faire des trucs un peu au hasard. Parfois ça fonctionne et c’est cool, la plupart du temps c’est complètement raté ! J’apprends de nouvelles fonctionnalités tout le temps“.
Des styles de dessins assez distincts…
En ce qui concerne le style de dessin, on peut remarquer qu’ils sont très différents. Capucine a un style qui se prête particulièrement aux dessins animés 2D des années 2000, aux cartoons, aux BDs. On peut également remarquer des similitudes avec le style manga : grands yeux, nez triangulaires… Comme me l’a dit Margot, les dessins de Capucine “donnent l’impression de s’immiscer dans un jeu vidéo“. Les dessins que m’a présenté Capucine sont très colorés et nous font directement rentrer dans un autre monde. Contrairement à Margot, elle dessine aussi beaucoup de “décors“, de natures mortes, autour de ses personnages. Margot, elle, dessine beaucoup de portraits, de personnages, principalement des femmes. Quand je lui demande pourquoi, elle me répond : “Le corps féminin je le connais mieux donc c’est plus simple. Mais je le trouve surtout beaucoup plus joli. Il est plus rond, plus harmonieux, plus élégant !”.
Des inspirations propres à chacune
Chacune a un style assez dissemblable de l’autre. Et cela pourrait s’expliquer par le fait que leurs inspirations soient bien différentes. Capucine a toujours été plongée dans l’univers des BDs et cela se devine dans ses dessins. On peut aussi clairement voir l’influence qu’ont les jeux vidéo dans ses œuvres. Plus particulièrement Zelda, licence dont Capucine est fan depuis longtemps. Elles s’inspirent toutes les deux de leur environnement, de leur entourage, d’idées, d’une phrase, parfois même de presque rien pour dessiner. Il est très rare qu’elles dessinent en étant dans la pure reproduction d’une autre œuvre ou même d’un personnage. Elles ont toutes les deux tendance à dessiner des personnages inventés, reproduire des histoires qu’elles ont imaginé. Un rien les inspire.
En ce qui concerne leurs artistes préférés, Margot cite de grands peintres comme Van Gogh, beaucoup d’artistes sur Instagram (Kim Jung Gi, par exemple, qui dessine sans brouillon ni modèle) et le dessinateur Miyazaki. Capucine déclare s’être beaucoup inspiré d’Alessandro Barbucci, qui est un dessinateur de bandes dessinées italien ayant notamment créé la série de BD “W.I.T.C.H“.
Pourquoi ne pas faire de l’art leur métier ?
Pas facile de se faire une place dans ce milieu
Pour l’une, comme pour l’autre, faire de leur passion pour le dessin leur métier n’a jamais été envisagé. Ce serait évidemment un rêve pour chacune d’elle mais un rêve inaccessible, quelque chose dont on rêve la nuit justement. Quelles en sont les raisons ? Elles savent, tout simplement, toutes les deux que c’est un milieu très difficile. Pour la plupart des gens, être écrivain, danseur, sculpteur, dessinateur ou artiste n’est pas un métier, ce n’est qu’une passion, un passe-temps, un hobby. Vouloir devenir artiste et vivre de son art, c’est “choisir la facilité“. “Je l’ai bien vu avec ma mère, faire de l’art son gagne-pain, c’est super difficile. Surtout en France“, me confie Margot. “Ici, c’est différent qu’aux Etats-Unis ou en Angleterre, selon moi. Quand on est artiste, on est considéré comme des fainéants“.
Capucine décrit le milieu de l’art comme quelque chose de très aléatoire. “Le seul moyen d’en faire son métier, c’est de percer“. Aucun moyen de le prévoir, de provoquer le succès. Ça peut arriver à quelqu’un qui dessine “moins bien“ que toi, depuis moins longtemps et ne jamais t’arriver à toi.
Les commissions ? Un blocage total.
Capucine et Margot ont également beaucoup en commun sur ce qu’on pourrait décrire comme les “limites de leur passion“. En effet, elles ont toutes les deux le même problème avec le fait qu’on leur dicte quoi faire. Très difficiles pour elles, donc, de recevoir des commandes de dessin, plus communément appelées “commissions“. Capucine parle même de “blocage“ lorsqu’on lui dicte ce qu’elle doit faire. Elle n’éprouve pas de plaisir à dessiner quelque chose qu’on lui impose. “Hors de question pour moi de répondre à une commande. Ce que je dessine c’est des histoires que je me raconte. Quand on me demande de dessiner quelque chose pour lequel je n’ai aucun lien ou affection, c’est très compliqué. Ça me bloque carrément en fait“. Elle dessine car elle aime ça, car c’est sa passion. Si quelqu’un lui demande de dessiner quelque chose cela devient une contrainte et elle ne peut pas.
Margot ressent la même chose. Elle a beaucoup de mal à dessiner quelque chose qu’elle n’aura pas choisie car elle n’aura pas la même volonté, la même envie. “Quand je dessine quelque chose c’est que je suis inspirée. J’y ajoute ma patte. Ce n’est pas quelque chose que je peux forcer“, m’a-t-elle dit. En plus de ça, puisqu’elle n’est ni inspirée ni motivée. Elle ne sera jamais satisfaite de ce qu’elle dessine donc ça ne mènera souvent à rien. “J’ai déjà créé des logos qu’on m’avait commandé mais ce n’est pas pareil, on me demande quelque chose de précis. Ça j’y arrive, mais voilà, ce n’est pas mon domaine de prédilection“.
Mais il faut continuer de rêver…
Néanmoins, même si elles ont toutes les deux conscience de la difficulté de se faire une place dans le monde du dessin et de l’art en général, cela ne les empêche pas de rêver, même si ce rêve est bien enfoui et lointain, d’un jour produire et vendre leurs propres œuvres. Capucine aimerait publier une bande dessinée : elle a d’ailleurs commencé à imaginer quelques planches. “C’est sûr que ce serait un rêve pour moi, mais je ne me fais pas d’illusion“. Margot, elle, aurait comme but ultime de réaliser un film d’animation en 2D. Elle n’exclut pas non plus la perspective de vendre ses dessins/toiles, dans le futur en passant par l’intermédiaire de La Maison des Artistes. “C’est un moyen de vendre mes oeuvres en étant reconnue comme artiste. Elles seront côtés, leur valeur sera évaluée et c’est une garantie pour les acheteurs aussi“.
Conclusion
Je suis sortie de ces deux entretiens avec une envie très forte de me mettre à dessiner moi aussi. J’ai remarqué que malgré leurs personnalités à première vue assez différentes, Margot et Capucine avaient beaucoup de points communs au-delà de leur passion commune. Notamment, leur manque de confiance en elles et en leur talent. En effet, elles m’ont toutes les deux parlé du fait qu’elles avaient du mal à réaliser que leurs œuvres pouvaient plaire, intéresser et toucher ! Elles m’ont toutes les deux parler avec beaucoup de passion et d’enthousiasme. Je les remercie toutes les deux de m’avoir accordé un peu de leur temps et de m’avoir partagé leur histoire.
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Coooool ! 😃
Très intéressant ! Très instructif en plus, notamment sur la façon de passer de l’ébauche au dessin final ; bravo à toutes les deux, et qui sait, peut être une percée vers le dessin professionnel émergera-t elle un jour ! Pour le moment, le fait d’avoir un métier « de base » vous permet de réaliser votre passion sans craindre le lendemain. Continuez bien !
Bonjour article très intéressant 2 jeunes filles qui ont un bon coup de patte !